Comme chaque année, le VIA (valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) expose les diplômes de nombreuses écoles de design en France. Cette exposition se termine le 31 août. C’est un bon moyen pour les professionnels de voir où en sont les écoles (même si toutes ne sont pas représentées, quid de l’ENSAAMA?), de les découvrir parfois et éventuellement de les juger à travers les travaux présentés. De même pour les étudiants intéressés par ce secteur, c’est un événement qui peut leur donner un large panorama de l’enseignement du design et leur permettre de faire des choix.
Par ailleurs, un « Guide pratique du designer » sort aux éditions VIA et il est téléchargeable aussi en pdf sur le site.
Je suis allée au vernissage de cette exposition et j’ai été un peu déçue parce que peu de dessins sont présentés, c’est la maquette qui prime. Les sujets étaient pour la majorité un peu bateau (une assise, une table). Les matériaux employés étaient essentiellement traditionnels: bois, métal et la couleur absente. Je crois de mémoire qu’il y avait un piétement de chaise vert et un projet de bureau plutôt intéressant où la couleur avait la fonction de repérer le mécanisme d’ouverture des rangements. Les couleurs n’étaient pas très heureuses selon mon point de vue mais avaient le mérite d’être présentes. Les nouvelles technologies sont prises en compte pour certains des projets (internet, dématérialisation…) et on dirait qu’il est vraiment demandé aux élèves d’étudier les valeurs esthétiques et symboliques de leur objet. Un aspect essentiel passe alors parfois à la trappe: le confort. J’ai pu entendre à propos d’un siège: »mais on peut vraiment s’asseoir dessus? ». Pour de nombreux projets, la réaction première était une peur de les utiliser: assise qui semble ne pas être stable ou trop fragile, proposer une assise ou l’on s’assoit sur des tranches de bois (même si elles sont sur un système qui s’adapte à la forme du corps, l’aspect extérieur n’invite pas à s’asseoir), une table avec des pointes en métal saillantes aux angles! Deux projets m’ont intéressée:
– 2 chevets baptisés « vallée » et « montagne » avec des formes pentues et plates qui revendique la possibilité de ne pas ranger les objets en les alignant sur une horizontale
– 1 assise constituée d’oreillers noués sur une sorte de banc en bois: l’impact symbolique de l’oreiller (confort, repos) fonctionne très bien, on a envie de s’asseoir, le système de nouage sur la structure qui est fendue à 2 endroits est original et esthétique.