Le magazine AD confie chaque année la mise en scène des pièces d’un appartement à des décorateurs connus ou émergents. Cette année, le lieu était un hôtel particulier situé quai de la Tournelle. A l’image du magazine, les mise en scènes étaient élitistes et plutôt bling-bling comme l’a fait remarqué Télérama. Il semblerait que le marbre et les animaux naturalisés soient des incontournables des icônes de la décoration. J’ai apprécié quelques espaces comme la cuisine de Charles Zana qui était précieuse, agréable et originale. J’ai aimé aussi la chambre du petit prince de Vincent Darré (que je n’apprécie pas habituellement) avait un total look graphique qui seyait au petit espace et au thème. Le lustre en cristal peuplé de papillons multicolores du cabinet Alberto Pinto donnait un effet impressionnant. La première pièce, celle de Pierre Yovanovitch, rassemblait des objets, qui, pris individuellement étaient intéressants, mais ils semblaient à l’étroit et avaient un peu de mal à cohabiter. J’ai été déçue par la chambre de Gilles et Boissier qui habituellement font des choses qui me plaisent: le jaune était mal choisi, la guitare sur la peau de Renard m’a paru vulgaire, les paravents cheap. Déçue aussi par Bruno Moinard, son salon sombre sans cohérence ni charme. Dans le bureau de Ramy Fischler, le tapis incrusté de dalles de pierre disposées de façon irrégulière était original mais la sensation de rugueux et mou sous le pied était plus désagréable et déstabilisant qu’autre chose. Chez Elliott Barnes, on retrouvait une certaine élégance, avec un bémol pour le mur en cuir plissé/éclairé qui malheureusement était un élément phare de sa composition. Pour la salle à manger de François-Joseph Graf, on retrouvait le style du décorateur, une alliance étrange d’un violet lumineux avec un effet de rouille, ça collerait pour un restaurant, pour un particulier, ça doit être lassant tellement c’est lourd. Je n’ai aucun souvenir de la pièce de Thierry Lemaire. L’espace surréaliste d’Hubert de Malherbe était un mélange indigeste de mobilier kitsch. Je ne connais pas bien Maria Pergay, les 2 pièces traitées ne m’ont pas plu, c’est un style tellement spécial qu’il n’est pas facile à critiquer. Biecher a essayé de faire un système tridimensionnel pour habiller les murs qui n’était pas convaincant; les oeuvres d’art présentées étaient en revanche intéressantes. Avec la pluie, l’installation en terrasse de Chahan Minassian était bâché, la sculpture polie était belle, les cailloux blanc éclatant donnaient un effet lumineux réussi.
Le plus grand avantage de cette exposition est de faire partager aux lecteurs d’AD les entreprises partenaires des fameuses stars de la décoration.